C’est une question d’accueil

Il y a à peine une semaine, je disais ici même que j’étais de ceux qui croyaient encore à une réforme possible du catholicisme, vers plus de transparence et d’humanité. Je ne remets pas en question cela, je pense y croire toujours, mais l’horizon de réalisation a reculé de minute en minute ces derniers temps. Et je suis lasse d’attendre.

C’est difficile pour moi, de dire que je ne suis plus catholique.

Croyez-le. Car c’est cette foi et cette tradition qui m’ont été léguées par mon arrière-grand-mère (originaire des États pontificaux !) quand elle m’a transmis le flambeau de l’amour de Dieu. C’est aussi à une congrégation catholique que je dois d’avoir survécu à ma scolarité ; ces sœurs et ces professeurs m’ont accueillie et inculqué que j’étais valable, même si j’étais si « bizarre ». Ils m’ont montré un monde de possibles, de bienveillance, d’entraide, de curiosité ; et d’exigence, aussi, envers soi-même surtout. Et aujourd’hui, c’est ce monde-là, ces valeurs-là, que je porte si profondément dans mon cœur, qui ne sont plus alignées avec une institution qui se raidit, se clôture, se verrouille. J’ai lutté, mes proches le savent, pour attendre patiemment que les choses changent, pour faire partie de ce changement en étant au service d’une communauté.

Mais quelle communauté ? Je n’en trouve plus la définition.

Et je refuse d’être membre d’une communauté qui, aujourd’hui, n’est plus dans l’accueil inconditionnel que j’y avais reçu. Par honnêteté intellectuelle, je ne peux pas continuer à être une membre active d’une communauté qui refuse à d’autres ce qu’elle m’a offert. Je ne peux plus assister à des offices où je ne crois plus les mots que je prononce dans le Credo. Je ne peux plus assister à des événements qui sont en désaccord avec mes convictions citoyennes.

Alors quoi maintenant ? Ben je n’en sais rien. Je demeure chrétienne, profondément, au cas où certains auraient eu des doutes. Un genre de protestante iconodule et attachée à un certain culte des Saints ? Non, cela serait malhonnête. J’ai finalement trouvé une expression de foi qui fait à nouveau vibrer en moi cette émotion d’appartenance et la joie de fêter la Création et d’y prendre part pour le meilleur.

Je suis une épiscopalienne francophone.

Image : Arnaud 25, Croix camarguaise, des Saintes-Maries-de-la-Mer, CC-BY-SA 4.0

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